Et paf, la chouette
La chouette, dans le monde Thyguest, c'est ma moto.
Cette chose ne roule que lorsqu'il fait beau.
Non, je ne suis pas un vrai motard.
Cette année, le beau temps tarde.
La chouette est dans le garage depuis l'automne.
Autant dire que la batterie est naze et que
le redémarrage va être compliqué.
La chouette est susceptible.
Donc, je charge sa petite batterie et jeudi 9 mai, je me décide.
Je sors la belle de sa retraite.
J'installe la batterie.
Contact.
Elle est pas contente, la belle.
Elle ne veut pas démarrer.
Résultat: plus de batterie.
Grrrrrr.
J'appelle Madame Fredo à la rescousse.
Je lui demande de venir avec notre auto,
dans l'optique d'utiliser sa batterie.
En attendant, je fais un dernier essai.
Te Vraaouummm.
La voilà sortie de sa torpeur.
Je la sens en colère.
Je dépoussière, je regonfle, je m'habille, et c'est parti.
Je sors du garage.
Elle tourne bien, les sensations sont là.
Je suis en ville, donc je ne fais pas le kéké.
Premier virage au ralenti.
Tout va bien.
Deuxième virage:
je le prends un peu court, mais c'est pas grave.
Je penche un peu plus la chouette.
Normal.
Et paf.
Me voilà glissant sur de côté
au même titre que la chouette, qui, elle, fait des étincelles.
Putain de merde !!!!
Mais qu'est-ce qu'il s'est passé?
Je me relève.
Des passants viennent me donner un coup de main, un motard s'arrête.
On relève la moto.
Un clignotant hs
(c'est le tarif minimum pour la chute de cette moto)
et le carénage tout raillé.
Le matériel c'est bien, mais l'humain alors?
L'humain est d'abord touché dans son amour propre.
Il checke.
Le genou gauche est douloureux, mais ça, c'est une douleur connue
qui se réveille de temps à autre et qu'il faudrait que je soigne un jour.
Et puis, y'a les côtes en haut à droite.
Pour l'instant, ça va.
C'est le lendemain que ça risque d'être chaud.
Je commence à avoir l'habitude à ce genre de contre coup.
Ben oui. D'abord, il y a eu: paf le vélo, puis Repaf le vélo.
(Le mode doux, ça laisse des traces)
À chaque fois c'est pareil: sur le coup, ça va pas trop mal, et puis le lendemain,
les douleurs se sont multipliées dans la nuit. Les fourbes.
Bon, mais je te rappelle que je suis sur le trottoir à m'interroger,
alors on y retourne.
Je regarde le fameux virage
Globalement, ça va, mais bon, je ne comprends pas.
Une fausse manoeuvre ?
Une plaque d'huile?
Les zèbres?
C'est vrai que j'étais confiant quand j'ai pris le virage.
Peut-être un peu trop pour les premiers tours de roues?
La chouette aurait-elle voulu me montrer son mécontentement?
Je table sur la chaussée glissante et un virage pris un peu trop serré.
Ce matin, samedi, je suis allé rafistoler
le clignotant en attendant de le changer.
Il faut que je remonte dessus pour reprendre les marques au plus vite.
Je pense que je vais aller au boulot à moto la semaine
prochaine pour reprendre pied sur un parcours connu.
Tant pis, Flèzz bleue prendra un peu de vacances en attendant.
Tiens. Puisque tu as eu le courage de lire cette note inintéressante
jusqu'au bout, je te retiens encore un petit peu pour
te raconter le petit plus rigolo et pathétique de mon histoire.
Une fois la chouette sur le trottoir,
j'étais en train de compter mes dents,
mes côtes et l'argent qu'allait me couter cette affaire,
quand un papy plutôt bien habillé, me hèle:
"Pardon, monsieur. Vous ressemblez à quelqu'un
que je connais. Vous n'êtes pas célibataire?"
Le gars avait complètement éludé le fait que je venais
de me trainer sur le dos au milieu de la route.
Ce vieux grigou, de par ses manières
et sa voix en voulait.... à mes fesses.
J'avais jamais été dragué de la sorte, surtout pas
par un vieil homo en recherche de chair fraiche.
(Oui, oui. Je considère que ma chair est encore fraiche,
même si elle commence à dater un peu. Au fait,
le dimanche 5 mai, c'était mon anniv. Ben alors? T'as oublié ?).
Avoue quand même que cette dernière anecdote,
c'est quand même la cerise sur le gâteau ?