Pause grâce au KO-vide
Il est 6h35, nous sommes le 10 avril 2020:
Je suis devant mon ordi, depuis un peu plus de 35 minutes pour télé-travailler.
Je n'ai jamais télé-travailler de ma vie. Je ne pensais pas que c'était possible pour moi et, finalement, ça l 'est.
Après ma journée de travail, je mangerai avec ma douce compagne, des plats que j'ai cuisiné.
Nous discuterons paisiblement. Puis, nous nous installerons sur notre balcon ouest pour prendre un peu l'air. Elle, contemplera la vue. Vue qui n'est pas extraordinaire, mais vue lointaine quand même. Moi je siroterai une tasse de café bio, fait à la cafetière italienne. Nous échangerons quelques mots. Un temps suspendu et fort agréable.
Ensuite je ferai la sieste. Pas longtemps. Une demie heure. Puis je jetterai un oeil sur quelques vidéos youtube, pendant que Madame Fredo finira un vêtement confectionné avec ses doigts de fée, ou jouera du violoncelle.
La journée continuera, pour moi, par des pratiques ésotériques. Des choses que je n'ai pas le temps d'approfondir habituellement. Une tirage de carte (c'est ma nouvelle activité), un soin énergétique à distance, un approfondissement sur quelque chose que je ne maîtrise pas bien.
Je finirais, comme Madame Fredo, avec un livre, posés tranquillement sur le canapé. Chose que nous n'avons que très peu l'occasion de faire en temps normal.
L'heure de l'apéro arrivera. La télé s'allumera et nous déversera ses nouvelles catastrophiques sur le virus. C'est le seul moment ou nous prendrons des nouvelles implacablement terribles de cette histoire là. Nous nous préservons.
Voici donc une journée type passée, lovés au creux de notre nid de cinquante cinq mètres carré. Rien de bien extraordinaire. Juste une pause dans une vie ou habituellement on oublie l'essentiel: Nous.
Je considère ce confinement comme une période à part. Je la prends presque comme un cadeau (je sais. Ça peut te choquer, mais c'est mon point de vu. Je ne te demande pas de le partager). Une parenthèse qui devrait permettre de se recentrer sur l'essentiel. Sur nous. Nos vies
Je remplis mon rôle auprès de mon employeur, mieux qu'a l'habitude même, parce que celui-ci me permet de travailler à mon rythme (en respectant mon horloge interne), pour me dégager du temps dans la journée. Aujourd'hui, j'ai du temps pour moi et je trouve un vrai équilibre entre vie pro et vie perso. Je me nourris de ces moments. C'est une vraie belle découverte. J'ai même repris un peu la guitare. C'est une activité que je ne ferais plus si je n'avais pas ce temps là, alors que j'adore jouer de la musique.
Pour les esprits chagrin: Non. Je n'oublie pas la souffrance. Je n'oublie pas les gens qui se battent pour tenir tout ça debout. Je ne t'oublie pas, toi non plus, qui a compris qu'il faut bien rester chez toi et ne sortir que si vraiment c'est nécessaire. Ça aussi c'est un effort important et tu peux, toi aussi, recevoir les applaudissements de vingt heure. Je prends juste la vie comme elle vient et je m'adapte au contrainte. Je garde la tête hors de l'eau, parce qu'autour de moi, bon nombre sont au bord du gouffre, alors que la plupart, comme Madame Fredo et moi, sommes à l'abris (pour l'instant). Tentons de voir les bons côtés de ce moment. Moment éphémère qui, j'espère pour nos générations futurs, n'existera plus........