On mange quoi ce soir?
Qui n'a pas entendu ou posé cette phrase-là.
Chez moi, c'est moi qui pose la question.
Je te vois venir d'ici, fidèle lectrice avec ta réflexion du genre:
Ça ne m'étonne pas.
Comme tous les mecs.
J'en passe et des pires.
Sauf que dans le couple pacsé que je forme avec Madame Fredo,
ben c'est moi qui doit trouver la réponse.
Ça t'la coupe non?
Donc, ce soir vingt heures trente,
je me dirige le pas traînant vers ma cuisine.
Je passe mon petit tablier, sous lequel j'ai pris l'habitude de ne rien porter.
(Ça c'est pour ajouter un peu de piquant dans la note,
parce qu'il m'arrive de le faire de temps... euh.. Bon. Laisse tomber.)
J'ouvre le frigo et je soupire.
Pffffffffffffffff.
Le vide.
Pas dans le fridge, mais dans ma tête.
J'ai vraiment pas envie de faire à bouffer.
Et toi, tu fais quoi quand t'as pas de faire à manger.
Et oui. Des pâtes.
Alors? On a quoi dans le placard?
Des paquets de pâtes entamés.
Mouai, mouai, mouai.
C'est pas très sexy tout ça.
En fait, ça ne me fait pas du tout envie.
Je les range, mais je vais quand même faire des pâtes.
J'étale une centaine de grammes de farine sur le plan de travail.
J'y fais un petit volcan, comme ta mère, dans la purée, quand t'étais môme.
J'y casse un oeuf.
Je mélange.
Un peu d'huile d'olive pour le goût.
Je coupe la boule de pâte en deux.
La machine à pâte est installée.
Et hop, voici deux cents grammes de cheveux d'ange, maison.
Oui, mais des pâtes maison justes comme ça,
c'est pas non plus super folichon.
Mon travail mérite mieux que ça.
Si si.
Je vais au jardin.
Si t'as suivi, nous avons un mini potager.
En l'occurrence un bac d'aromate.
J'y pioche de la sauge, du basilic violet et du vert.
Sept minutes dans l'eau.
Mes cheveux d'ange sont prêt.
Direct dans l'assiette.
Sel, poivre, aromates maison finement hachés.
Une pulvérisation généreuse d'huile d'olive.
Alors?
Pour quelqu'un qui n'avait pas envie
de faire à manger, ça en jette non?