Etape 7: Agde -> Toulouse (Première partie)
Je vais vous narrer z'ici une des étapes la plus fatigante du voyage.
Le but du jour est de rallier le petit village de Deyme via Toulouse.
Mais pour ça, il faut prendre le train.
Avant cela: petit déjeuner en terrasse:
Oui. Madame Fredo fait la tronche, mais c'est normal.
Elle a pas encore déjeuné.
Elle est comme ça Madame Fredo, avant de petit déjeuner,
il ne faut pas lui parler.
Bon, mais, moi, j'avais un problème à régler avant de partir.
Je n'avais pas prévu de graisse pour les chaînes de nos vélos.
Les chemins poussiéreux du canal ont eu raison de nos transmissions.
Elles étaient sèches.Il fallait s'en occuper d'urgence.
Dans le restaurant d'en face, s'affairait une équipe
de réparateurs de banque réfrigérée pour les glaces.
Ils rampaient sous le congélateur pour trouver le problème.
Je leur ai demandé s'ils ne pouvaient pas me dépanner et
me voilà en train de graisser mes vélos,
à la terrasse d'un café, avec de l'huile de frigidaire (!!!???)
Nous voilà dépanné.
Nous devons prendre le train à 15 heures.
Je me souvenais avoir passé un très bon moment
sur le petit port du cap d'Agde.
Je voulais que Madame Fredo voit l'endroit.
C'est parti pour dix kilomètres.
Nous voilà au Cap.
Oups !!!
C'est pas comme dans mon souvenir !!
Les artères sont immenses et le vélo est malvenu.
Tous les automobilistes nous le font bien comprendre.
Le crochet est juste insupportable.
Nous nous frayons un chemin jusqu’à une échoppe
pour le ravitaillement et nous fuyons bien vite l'endroit.
Je vous passe le repas de midi.
Il est quinze heure.
Nous voilà dans la gare avec tout notre bardas.
"Bonjour Madame. Comment nous rendons-nous
sur le quai avec nos vélos ?" demand'je.
"Bha, c'est par là" me répond la dame en question en me montrant les escaliers.
"Z'êtes sûr ?" rajout'je avec une pointe de colère.
"Oui" confirme-t-elle agacée.
Bon!!
Je décroche la remorque.
Je descends un vélo, deux vélos, la remorque.
Quelques mètres plus loin, il faut remonter.
Je re-décroche la remorque.
Je monte un vélo, deux vélos, la remorque.
Ouf !!
On est un peu en avance.
Ben oui. Le train a du retard. Logique.
Le soleil cogne.
Nous nous réfugions sous un panneau.
Dans cette gare, tout est fait pour l'inconfort du voyageur.
Oui, oui. Je ronchonne encore.
Mais avant ça, il a fallut trouver de l'eau,
et dans cette gare là, il n'y a ni toilettes, ni point d'eau.
Il suffit.
Voilà le train.
Le chef de gare nous a marmonné informé d'un ton très sec gracieux
que les wagons pour vélo possédaient un logo
et que c'est là qu'il fallait qu'on monte.
Bien sur. Le logo est petit et nous l'avons raté.
Notre chef de gare agacé nous indique
d'un air méchant bienveillant le wagon que nous cherchons.
Bien entendu, le wagon se trouve en début du train et nous sommes....
... a la fin.
Deux minutes d'arrêt.
C'est court.
Nous courrons donc.
Les portes s'ouvrent.
Le train est bondé.
Impossible de rentrer, encore moins avec les vélos.
Mais tiens !!??
Qu'entends-je ??
Le doux sifflet de notre très désagréable sympathique informateur
qui gesticule tant et plus, parce qu'il ne peut pas faire partir
son train et aller se poser tranquille jusqu'au prochain.
J'incite Madame Fredo à pénétrer dans le wagon.
Mais Madame Fredo est une gentille personne qui n'aime pas déranger,
alors j'insiste. Personne ne bouge. Tout le monde gueule.
Je pique ma colère.
J'en ai marre de l'autre con avec son sifflet,
des portes automatiques que se referment sur moi
et de tous ces gens qui ne font que nous rejeter.
Sauf un qui aidera Madame Fredo à rentrer.
Pour ma part, je fais le forcing.
J'ai du arraché quelques mollets immobiles et ronchons
avec mes pédales, mais nous voilà dans la place.
Les portes sont fermées.
L'autre con a arrêté de siffler.
Les gens se sont un peu calmés.
Il me reste a accrocher les vélos.
Je vire deux scouts qui sont installés aux places réservées aux vélos.
Eux n'ont rien dit.
Ils étaient bien a installé, mais si je ne pends pas les vélos,
nous gênerons tout le monde et le voyage aurait été
plus qu'inconfortable.
Des scouts zonent en plein milieux de la travée avec leur gros sacs,
leurs toiles de tentes pour quatorze.
La tête blonde du bas de la photo est une anglaise
qui nous a démontré ce qu'était le flegme britannique:
Assise par terre sur sa valise en mini-jupe pendant deux heures.
Pas une once de colère.
Elle arrivait même a sourire aux personnes qui l'enjambaient pour aller aux toilettes.
Madame Fredo a réussi a se caser sur un strapontin.
Pour ma part, je voyagerais assis sur une marche d'escalier.
A cinquant six euros le voyage on espérait être au moins assis correctement.
Le positif du voyage, c'est la clim.
Deux heures plus tard, nous voilà à Toulouse.
Nous échouons sur le quai de la gare.
Ici rien de nouveau.
Pour sortir de la gare,
il faut descendre d'étroits escaliers.
Nous attendons quelques minutes qu'il y ait un peu moins de foule.
Bon!!
Je décroche la remorque.
Je descends un vélo, deux vélos, la remorque.
Quelques mètres plus loin, il faut remonter.
Mais là. Oh. Joie.
Il y a un escalator.....
...en panne.
Alors, je re-décroche la remorque.
Je monte un vélo, deux vélos, la remorque.
Et nous voilà enfin en surface:
Ouf.
Je sais pas vous, mais moi, là, je suis épuisé,
alors je vous raconte la suite de cette étape dans la seconde partie bientôt.