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Le fil de l'eau
2 octobre 2008

Sourire jaune

Si vous en avez manqué un bout...

Ce matin réveil pâteux.
Non, je ne me suis pas mis minable,
mais je dois bien avouer que le matraquage des médias racontant
chaque jour que mon pouvoir d'achat est en chute libre,
que la France est en train de s'écrouler
et que les prochains mois seront plutôt noir,
commence à attaquer mon moral.

La dessus une conversation animée avec mon ex
(la mère de mes deux très beaux enfants)
me couvrant de tous les maux de la terre, a fini le tout pour hier au soir.

Bref.
7h00 du mat', la tête dans la brume,
j'enfourche mon bel étalon d'aluminium.
Il fait bon.
Les rues sont calmes.
Je rumine.

Je vire à gauche.
J'aperçois un gilet jaune.

Je détaille de loin:
Une femme sur un vélo bas de gamme avec, de la lumière,
un gilet fluo estampillé "pédibus",
un casque et un bon petit coup de pédale.

Je m'arrête à sa hauteur au feu et:
"Bonjour" me dit-elle en souriant.
(Je suis un peu surpris. D'habitude c'est moi qui salut mes compatriotes à vélo).
Comme je suis un garçon plutôt bien élevé,
je lui rends son sourire et son bonjour avec plaisir.
Tiens!! La brume se lève.

"Vous vous occuper des pédibus?" fais-je.
Et la voilà qui me raconte avec énergie et passion que:
"Oui, je m'occupe des pédibus.
Je n'ai pas eu le temps de m'acheter un autre gilet.
Je trouve ça bien.
Les enfants adorent.
Ça leur fait un petit quart d'heure de marche.
Tout le monde s'y retrouve".

Mon cœur est reparti.
Mon corps se réchauffe.
Tiens! je vois un rayon de soleil poindre.

"Et vous aller ou comme ça ?" repris-je
"Jusqu'à Edouard Herriot et vous ?"

Le feux passe au vert.
"Feyzin" lance-je.

"Bon courage et bonne journée alors" ** grand sourire félminin**

Comme je ne souhaite, décidément pas me charger
je lui rends le tout avec le même sourire et
je me lance dans ma course vers les grandes
plaines fumantes du sud ouest de Lyon.

J'ai tout pris.
Son sourire, ses paroles, son enthousiasme,
sa quiétude, sa bonne humeur.
Je l'ai complètement dépouillé,
elle ne s'en est même pas rendu compte.

A l'heure de l'écriture de cette note,
les nuages se sont presque tous évanouis.
Le soleil luit.
Je suis bien.

Merci belle inconnue.

La suite, c'est par la...

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Commentaires
B
Ah oui tu m'étonnes !!!!!<br /> Perso je crois que je vais arrêter d'écouter les infos en allant bosser, c'est déprimantissime....<br /> Pédibus, tiens, ils y songent ici pour emmener les mômes à l'école... serait temps !
Répondre
V
Rien que du bonheur alors ! ça fait du bien ! merci de nous raconter ça ! On en a besoin et ça rassure un peu sur le genre humain.
Répondre
M
un petit sourire le mùatin recharge les batteries, c'est vrai, je l'avais déjà remarqué mais dans la région parisienne, j'avais du mal a trouver!
Répondre
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