Con va l'essence.
Mes petits problèmes de santé, me permettent de souffler un peu, en ce
qui concerne le rouleau compresseur qu'est le travail sédentaire.
C'est sur que cet arrêt n'est pas qu'une partie de plaisir,
il n'empêche que ça me permet de souffler un peu,
hors du temps et que ça fait du bien à mon cerveau malade.
Vingt-cinq ans que je travaille essentiellement dans la même boite.
Pendant tout ce temps, je n'ai dû rater que deux ou trois jours,
parce que j'étais vraiment hors jeu.
Mes chefs oublient ça et n'ont pas manqué de me faire culpabiliser
parce que je m'arrêtais un mois et que ce n'était pas le moment, disent-ils.
C'est quand le moment de réparer les vieilles mécaniques?
Un mois en vingt-cinq ans!!!
Vingt-cinq ans a se lever tous les jours.
Vingt-cinq ans de clavier.
Une bonne vingtaine d'années de passion.
Aujourd'hui, j'ai tendance a me lasser.
C'est pas donné à tout le monde de faire un métier qui plait.
Le mien m'a plu.
Aujourd'hui, les ambiances changent.
L'argent est omniprésent.
La pression aussi.
Les anciens que nous sommes ont bien senti le changement.
L'humain est moins présent.
Si il est défaillant, on le remplace.
Soldat. Nous sommes des soldats.
Si un tombe, il y en a plein derrière.
C'est pas grave.
En tout cas, je m'interroge.
J'ai le sentiment de devoir trouver une autre direction.
Une autre spécialité.
Une autre boite.
Un autre univers.
Avant d'être remercié, un jour, parce qu'un plus jeune sera plus fort,
plus rapide, ou juste plus rentable.
Bref.
Cette note est pas très gaie.
Elle ne devait pas du tout parler de cela,
mais j'ai dérivé et changé d'avis.
Tant pis pour toi.
Je voulais te parler de la livraison très proche de le Rolls Rouge.
(C'est pas une photo du mien. Je l'ai piqué sur le net, mais c'est rapprochant)
C'est pour ce jeudi 7 novembre.
Ça, c'est une bonne nouvelle.
Ça, ça donne du baume au coeur.
Ça donne envie de vite retourner bosser,
au moins pour les trajets... sans essence.