27 octobre 2013
Une matinée à la clinique (suite et fin)
Si vous avez manqué le début...
Un autre homme arrive.
C'est l'anesthésiste.
Il se présente.
Il est très agréable.
Il me pose une perf.
C'est pas très cool ça.
C'est même plutôt douloureux.
Je sens le produit qui commence à s'écouler.
Brrr.
C'est pas agréable du tout.
Il me met un masque sur la bouche
et me demande de respirer fort.
Bon. J'obtempère.
J'évite de cogiter.
Il ne faut pas.
C'est un mauvais moment à passer.
Le chirurgien arrive.
Il me pose deux trois questions.
Très froid.
Toutes ces manipulations manquent cruellement
de chaleur et d'humanité.
Mais c'est leur boulot.
Je ne suis qu'un patient de plus dans les parcours professionnels.
...
J'ouvre les yeux.
Ou suis-je?
Une grosse pendule digitale en face de moi, m'indique dix heures.
Il y a plusieurs lits autour de moi,
avec des personnes endormies et des gens affairés autour.
Ah oui.
Je suis à la clinique pour me faire opérer du genou.
Ah??? Mais, à priori, c'est fait.
Je suis un peu hagard, mais ça va.
Je regarde autour de moi.
Je ne sais pas trop ou j'en suis.
J'ai mal nulle part.
Bon.
Attendons.
Les minutes s'égrainent et c'est long.
On me pose quelques questions, dont je ne me souviens plus.
Un mec, autour du lit d'en face,
est en train de placer un nouveau produit.
Il fait la démo sur un patient endormi.
C'est très étrange vu de mon lit.
J'abandonne l'observation.
Ma tête est lourde.
Je m’étends et j'attends.
Ça y'est.
Je repars avec mon brancardier dans les couloirs.
Je retrouve ma chambre éphémère.
Une infirmière vient me voir.
M'interroge.
Découvre ma jambe.
Elle est jaune.
La bétadine.
Elle est gonflée aussi.
J'attends.
Un couple arrive, lui occupe le lit d'à côté.
Il est là pour une biopsie.
Il à la pétoche.
J'informe Madame Fredo que tout va bien et qu'elle va
pouvoir venir prendre livraison de mon vieux corps blessé.
Les minutes s'égrainent lourdement.
C'est chiant.
J'attends pourquoi??
Ah. Voilà le chirurgien.
Il se moque un peu de moi parce qu'au moment de l'endormissement,
je lui ai demandé comment ça marchait pour l'arrêt de travail.
C'est vrai que ce n'était pas le moment,
mais j'ai pas l'habitude de ce genre d'intervention.
Il me donne deux trois infos.
Me dit de ne pas hésiter à l'appeler si j'avais des questions.
Cet homme est très bien secondé par sa belle et compétente
quinquagénaire (ou presque) de secrétaire.
Je pense qu'il se repose beaucoup sur
elle pour ne se concentrer que sur son métier.
Elle passera quelque temps après lui,
pour m'apporter les documents manquants,
dont le fameux arrêt de travail.
Cette femme est très classe et charmante.
Les minutes passent encore en étirant le temps,
tant qu'elles le peuvent.
Elles ont été nombreuses, ce matin, ces minutes interminables.
Madame Fredo arrive.
Enfin un peu de chaleur.
Globalement, je vais bien.
L'anesthésie générale ne semble plus faire d'effet.
Je suis ridicule dans mon accoutrement et j'en plaisante.
Nous attendons encore.
Je décide de m'habiller.
Ouf.
Je quitte mon ridicule déguisement de patient
(c'est le mot) de clinique.
Nous appelons une infirmière avec le bip prévu à cet effet.
Je lui demande si je peux partir.
Elle me dit que oui.
J'aurai quand même pu être informé
avant, au lieu d'attendre pour rien.
J’attrape les deux copines de métal
qui m'ont accompagné ce matin.
Le chirurgien m'avait dit que je n'en aurais pas besoin.
Je crois qu'il n'a jamais subi ce genre d'opération.
Le genou est légèrement douloureux.
Et pour la tête, les béquilles, c'est bon.
Aller.
Direction la maison et le canapé.
Ouf. C'est fini.
Commentaires sur Une matinée à la clinique (suite et fin)
- finalement l'ambulatoire ça a du bien une madame Fredo au petits soins, un canapé confortable et je suis sûre un plateau repas, bien mieux qu'une nuit à la clinique et encore qui dit clinique dit privée loin de certains hopitaux ( sauf celui de la croix rousse qui reste quand même de bonne qualité!)
- Il n'y a pas d'excuse qui tienne. On est là pour échanger et j'aime bien taquiné et être taquiné. Visiblement, les mecs imbuvables quand ils ont mal, ça n'est pas une légende. La prochaine fois, pour être tranquille, je serais super pénible, comme ça, je rentrerai dans les critères et pour une fois, ferait comme tout le monde. lol
Enfin, je vois que l’hôpital ne change pas, toujours aussi inhumain mis à part quelques personnes...