Les chroniques de Flèzz bleue: J'ai cramé un scooter
Depuis que j'ai repris le travail ce début de semaine,
les choses ont changé.
Tu vas pas le croire, mais j'ai pris du muscles.
Si si.
J'ai repris la route pour le boulot avec ce qui devient
mon fidèle compagnon: Flèzz bleue mon vélomobile.
Je me suis retrouvé à pédaler très facilement et à rouler
plus vite que la semaine d'avant les vacances.
J'ai tellement pris de muscles, que j'utilise, maintenant,
des braquets plus important.
La preuve la voici:
Un matin, peinard à bord de Flèzz, je suis arrêté au dernier feu,
le moteur au ralenti, juste avant ma portion favorite:
une grande ligne droite en faut plat descendant,
sur laquelle, je roule a une quarantaine de kilomètres
par heure avec de très bonnes sensations.
Au moment du passage au vert,
je vois à quelques dizaines de mètre de moi, un scooter.
Me voilà-t-y pas que je me prends à rêver et à me dire que,
peut être, je peux le suivre.
Je me lance.
Les rapports passent les uns après les autres.
Je prends de la vitesse dans le premier faux plat.
J'aime ce moment ou je me prends pour un surhomme
et ou je sens très bien l'accélération.
J'ai en point de mire le phare de ma proie.
Il m'a mis un peu de distance.
Je doute et je pousse sur les pédales.
Je ne vois pas mon compteur.
Ben oui. Je l'ai mal placé dés le début.
Bon, mais tant pis.
Je connais ma bête et je sais que je suis
au moins à quarante kilomètres heure ce qui me ravi déjà.
Le phare rouge se rapproche.
J'ai un peu de mal à y croire.
Je continue à pousser sans me faire mal.
C'est normal, je m'aime bien et
je ne vois pas pourquoi je me ferais mal.
Ça y'est. Je suis au cul de mon pote à deux roues.
Je trouve que le gars ne roule pas très vite.
Je pense quand même qu'il est au max de ce que peut faire son engin.
J'ai rempli mon auto-contrat.
Je l'ai rattrapé.
Je vais le suivre jusqu'au petit tunnel au bout de la route.
J'aurai la banane en allumant mes ordis.
Flézz bleue glisse sur l'asphalte.
C'est dommage qu'il y ait du bruit de partout dans la caisse quand je pédale,
sinon, imagine (fais un effort quoi!),
tu files à plus de cinquante kilomètres heures sans un bruit,
juste le bruit de l'air qui glisse sur la coque.
Arrête de rêvasser.
Je te rappelle qu'on a un scot' à cramer là.
C'est écrit dans le titre quand même.
Alors, je roule derrière mon trainard.
Je ne force pas.
J'ai un peu de mal à y croire, mais je me rapproche du scooter,
sans forcer.
Je décide de me payer un p'tit kiffe pas cher:
Je jette un oeil au loin devant, c'est bon.
Je jette l'autre oeil dans les rétroviseurs, c'est bon.
Je m'apprète à doubler.
A merde. J'ai jeté mes deux yeux.
Je n'y vois plus rien.
Au secours...
Nan, mais t'es con.
Tu l'as bien gobé, ma connerie.
Reprenons.
Après m'être assuré que la voie était libre,
je déboîte et j'envoie le bois.
Et là, j'allucine.
Je me porte à la hauteur du scooter très facilement.
Faut pas traîner quand même.
Je ne sais pas le temps qu'il va me falloir pour finir ma manoeuvre,
une voiture peut débouler en face.
Je ne force pas plus que ça.
Le faux plat descendant m'aide un peu quand même.
D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi le scooter n'accélère pas, lui aussi.
Je dépasse ma proie.
J'ai encore en tête, l'image du scooter à ma droite, en train de reculer.
Je finis de dépasser.
Je regarde dans mon rétro pour ne pas me rabattre dangereusement.
Et voilà.
J'ai cramé le scooter.
(T'as vu. C'est le titre. C'est la classe non?)
Il ne me rattrapera pas.
Il est devenu de plus en plus petit dans mes retros.
(Enfin, dans un seul, puisque dans l'autre, il y a un oeil collé dessus.)
Tu as sans doute l'impression que je joue à celui qui pisse le plus loin?
A quoi je répondrai par un argumentaire très bien senti: Oui.
Il y a un truc comme ça.
N'oublie pas que je suis un mec et que comme tous les mecs,
je joue régulièrement à ce jeux là, en plus du jeux
de celui qui a la plus grande, bien entendu.
(Je ne suis pas très bon à ce dernier jeux là, au demeurant.)
Au final, depuis le debut de cette semaine,
j'ai augmenté mes performances.
Va savoir pourquoi?
Un peu de chiffre pour prouver mes dires.
En même temps, je peux raconter ce que je veux,
il y aura personne pour me contredire.
Sur ce parcours, j'ai augmenté ma moyenne de
deux kilomètres heure en passant de 25 à 27km/h.
J'ai baissé le temps roulé d'un peu plus de deux minutes:
environ 33minutes avant, 30 aujourd'hui.
La vitesse max, elle, est passé de 43km/h à plus de 53km/h.
Quand j'ai investi dans mon vélomobile, je souhaitais rouler
à quarante kilomètres heure assez facilement,
juste à la force du mollet.
Aujourd'hui, je suis comblé d'autant que
je pense que Flèzz bleue n'a pas fini de m'étonner.
La même histoire, vue par le pilote du scooter, c'est par là.