Mon grand cigogneau s'envole.
Vingt deux ans que je tente de lui apprendre à voler.
Ca y'est. Il sait.
Si tout se passe comme il l'a prévu, en fin de semaine, il décolle.
Comment exprimer les sentiments que cela me procure.
Et puis, à quoi bon.
C'est la suite logique des choses.
Plus de liberté pour lui, plus de temps pour moi.
Puisque l'ombre gagne
Puisqu'il n'est pas de montagne
Au-delà des vents plus haute que les marches de l'oubli
Puisqu'il faut apprendre
A défaut de le comprendre
A rêver nos désirs et vivre des "ainsi-soit-il"
Et puisque tu penses
Comme une intime évidence
Que parfois même tout donner n'est pas forcément suffire
Puisque c'est ailleurs
Qu'ira mieux battre ton coeur
Et puisque je t'aime trop pour te retenir
Puisque tu pars
Que les vents te mènent où d'autres âmes plus belles
Sauront t'aimer mieux que moi puisque
Je ne peux t'aimer plus
Que la vie t'apprenne
Mais que tu restes le même
Si tu te trahissais je t'aurais tout à fait perdu
Garde cette chance
Que je t'envie en silence
Cette force de penser que le plus beau reste à venir
Et loin de nos villes
Comme octobre l'est d'avril
Sache qu'ici reste de toi comme une empreinte Indélébile
Sans drame, sans larme
Pauvres et dérisoires armes
Parce qu'il est des douleurs qui ne pleurent qu'à l'intérieur
Puisque ta maison
Aujourd'hui c'est l'horizon
Dans ton exil essaie d'apprendre à revenir
Mais pas trop tard
Dans ton histoire
Garde en mémoire
Mon au revoir
Puisque tu pars
Dans ton histoire
Garde en mémoire
Mon au revoir
Puisque tu pars
J'aurai pu fermer, oublier toutes ces portes
Tout quitter sur un simple geste mais tu ne l'as pas fait
J'aurai pu donner tant d'amour et tant de force
Mais tout ce que je pouvais ça n'était pas encore assez
Pas assez, pas assez, pas assez
Dans ton histoire (dans ton histoire)
Garde en mémoire (garde en mémoire)
Mon au revoir (mon au revoir)
Puisque tu pars (puisque tu pars)...
A toi...
Mon fils.