Risques et difficultés du rasage au coupe-chou
Oui. Je sais.
Le thème est un peu récurrent ces temps-ci,
mais on me pose beaucoup de questions.
Alors, je tente de faire partager ma petite expérience puisque ça intéresse.
La principale difficulté du coupe-chou est de réussir
à effectuer un grand nombre de gestes de façon très précis.
D'abord, l'affutage.
Pour que le sabre coupe, il faut l'affuter.
Pour ma part, j'affute mon couteau sur une lanière en cuir
(Oui,oui. Comme dans les westerns).
Déjà, là il faut un geste technique, précis et répété à chaque rasage.
Si cette action n'est pas bien faite, votre rasoir ne rasera pas même
si votre coutelier vous l'a aiguisé dans les règles de l'art.
Ce geste s'acquiert au fil du temps.
Ensuite, il faut préparer la peau.
Ça ce n’est pas ce qu'il y a de plus difficile.
Bien laver le visage.
Le détremper le plus possible pour que le poil soit souple.
Puis, vient le moment d'appliquer la mousse à raser.
Là encore, il n'y a pas trop de difficulté,
mais il faut quand même respecter le protocole.
Il faut un bon blaireau, ce que je n'ai pas encore.
Le blaireau, il n'y a rien de mieux pour étendre un bon savon
(pas les bols de savon vendus en grande surface hein!
un bon savon un peu plus cher, mais bien plus efficace et agréable).
Enfin, voici le moment du rasage.
Ça reste la partie la plus technique.
Pour réussir un bon passage sur une partie du visage,
il est impératif de :
1. trouver la façon dont il faut tenir le coupe choux.
2. trouver le bon angle d'attaque.
3. trouver la bonne pression de la lame sur la joue.
4. appliquer le bon geste pour faire "ce" passage.
Si un de ces points n'est pas respecté, il y a deux issues possibles.
1. le passage n'a servi à rien et ça n'a pas rasé.
Mais là, ça peut aussi être dû à une mauvaise
préparation de la peau ou a un mauvais affutage.
Il faut trouver les règlages.
2. La coupure. Souvent la coupure se produit, car la lame
n'est pas menée perpendiculairement au visage.
Essayez de couper un rôtie en appliquant une pression
de haut en bas sur le couteau, il ne se passera rien.
Si vous effectuer un geste de va-et-vient sur le rôtie :
ça coupe c'est imparable.
Pour le coupe-chou c'est pareil.
Dans les deux points du dessus, je ne vous ai parlé que d'un seul et unique geste.
Il faut en répéter au minimum 14 pour la le premier passage dans le sens du poil,
puis au minimum 14 autres dans l'autre sens.
Au début de la séance, on est concentré et appliqué.
Au fil du temps, on perd cette application.
Les choses se compliquent lorsqu'il faut attaquer le dessous du nez et le menton.
Ce sont les parties les plus délicates à traiter.
En règle général, on rate plus ou moins le premier passage.
Ça énerve.
Et c'est là l'erreur.
Si vous êtes agacé et que vous attaquez le deuxième passage
à rebrousse-poil, c'est sûr vous aller droit à la coupure.
Si on respecte le protocole, le menton et le dessous du nez sont traités en fin de parcours.
À la fin de la séance, je suis passablement agacé parce
que je n'y arrive encore pas à 100% même dans les passages faciles.
Alors, souvent, pour éviter la véritable catastrophe,
je fais ce deuxième passage à ces endroits là avec mon rasoir classique.
Je sais. C'est pas bien. Mais ça m'évite de me saigner.
Lorsque je maitriserais un peu plus, j'irais jusqu'au bout.
La toute première difficulté de cette discipline est d'arriver
à poser une lame ultra coupante sur une jolie joue bien dodue et bien tendre sans trembler.
Les maîtres mots dans cette discipline c'est patience et précision.
Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il faut du temps pour
arriver à un rasage acceptable avec le coupe-chou.
Un conseil : Si vous êtes médiocres ne tentez pas l'aventure.